PEINDRE A L'ERE DU NUMERIQUE

Quatre artistes contemporains exposent ensemble pour la première fois des oeuvres dans le cadre exceptionnel de la Place de Séoul, immeuble dessiné par Ricardo Boffil

L'exposition « 4 Place de Séoul » présente une série de pièces de quatre artistes contemporains engagés dans des démarches très différentes, mais qui ont été réunis autour de l'idée qu'il est nécessaire aujourd'hui d'articuler tradition et innovation, expérimentation et transmission en art, supports traditionnels de l'art et culture numérique, finalement modernité et postmodernité.

Pour eux, peindre aujourd'hui, c'est peindre dans un temps gouverné par le paradigme du réseau, traversé par l'essor des technologies qui influencent, modèlent nos comportements, et orientent nos régimes de croyance et nos modèles artistiques.

Plus qu'en termes d’outils venant s'ajouter à ceux qu'utilisaient déjà les peintres, c'est en termes de milieu, de système, en termes de culture qu’il faut penser la technologie moderne. En ce sens, ce serait moins la question de l'art numérique qui réunirait ces quatre artistes, que la manière dont le numérique travaille, traverse, oriente et désoriente les langages de l’art contemporain, dans leur très grande diversité, et, jusque dans les usages que fait cet art des matériaux de la tradition.

Bernard Demiaux est engagé depuis longtemps déjà dans une réflexion sur ces objets informationnels que sont les codes et langages des programmes informatiques, à partir desquels il réinvente, ou au moins retrouve, à l'extrême pointe de la calculabilité et de l'artifice, non seulement la nature dans son émergence et sa morphogenèse, mais aussi la peinture.
Patrick Baillet, pour sa part, semble poursuivre dans une perspective essentialiste ce que l'on pourrait appeler l'ontogenèse de l'acte de peindre lui-même, dans sa pureté originaire, dans l'évidence d’un geste nu, et débarrassé de tout encombrement historiciste, comme de toute complaisance narrative, et même de tout surplus conceptuel. Tel est le sens des pièces qu’il propose ici.
Reynald Drouhin, son art est difficile à circonscrire dans une catégorie trop bien définie, même si sa démarche s'inscrit assez clairement dans la veine des arts numériques, car il renouvelle constamment ses objets, ses objectifs, et ses méthodes d’investigation esthétiques de nos sociétés postmodernes. Il revisite ici la question centrale à l'âge moderne du monochrome.
Norbert Hillaire a une démarche de peintre, qu'il situe en complémentarité, et en résonance avec sa démarche de théoricien des arts numériques démarche de peintre qui relèverait plutôt d'une esthétique de l'anamnèse et du passage du temps, non encore totalement libérée des paradigmes de la vieille modernité. Ou si l'on veut une esthétique empreinte d'une certaine mélancolie de cette même modernité.

Commissaire de l'exposition : Nathalie Vaguer , nathalie.vaguer@free.fr

Contact presse : Marie-Vincente Pasdeloup, mvpconsultant@gmail.com, Tél. 06 20 46 00 14